Libraire, éditeur, écrivain ou encore traducteur, François Maspero a exprimé à travers son activisme littéraire une empathie pour l’exil s’affirmant dans la condamnation de la dictature espagnole. Un soutien à l’opposition anti-franquiste prolongé par une stimulation patrimoniale comme tenants d’une indéfectible mobilisation.
L’histoire populaire telle qu’elle s’écrit désormais ne manque jamais de se réclamer d’Howard Zinn. Et de fait, le zèle avec lequel il s’est employé à rendre au peuple une place centrale dans le déroulé des événements marquants des États-Unis a laissé une empreinte incontournable. Zoom sur les coulisses d’une œuvre devenue paradigmatique.
Les dispositifs numériques se présentent très souvent comme le simple ajout d’un nouveau possible. On implémente ces outils digitaux avec l’argument qu’ils sont simplement une aide, qu’ils n’apportent qu’un plus, qu’ils ne feraient qu’accroître les possibilités d’action des travailleurs sur le terrain. Mais ce qu’ils détruisent et ce qu’ils modifient n’est pas mis sur la balance. Par exemple, quand un dispositif informatique modifie l’admission des patients ou la prise en charge des gardes de nuit, on ne regarde que rarement quel savoir disparaît : qu’est-ce qu’on ne sait plus faire ? Mais aussi, qu’est-ce qu’on invente ? Chaque mode de savoir prend en compte certains éléments, produit ses données d’une manière singulière. Quels éléments sont privilégiés par la numérisation des hôpitaux ? La question ne se résout ni dans une addition porteuse d’espoir, ni non plus dans une soustraction teintée de nostalgie… Plutôt quelque chose de plus complexe à examiner : comment les travailleurs composent avec ces outils ? Mais aussi, quels savoirs ils produisent sur ces outils ?
L’aménagement scientifique d’un quartier à partir d’une modélisation, l’orientation scientifique des élèves à partir de tests psys, la détermination scientifique de l’âge d’un sans-papiers à partir d’un test osseux. Mais aussi d’infinies applications qui modifient le travail, l’étude, les relations humaines, par des traitements informatisés du moindre geste effectué. Des choix de services sociaux organisés à partir de statistiques… Des manières scientifiques de se nourrir et d’évaluer les bénéfices de cette nourriture, de juger la qualité des sols qui la produisent, ou la santé d’une population. Toute une série disparate d’éléments présents dans notre quotidien qui ont en commun d’être regardés, tant bien que mal, comme des services rendus par la science. C’est vague comme ensemble, et bien entendu pas très scientifique. Mais la question est justement cela : la relation avec la science.
La pandémie de Covid-19 a d’emblée donné lieu à de nombreuses rumeurs. Quelle qu’en soit la teneur, leur déploiement reproduit un processus en substance fort ancien qui se trouve avoir été sondé en son temps dans sa déclinaison des fausses nouvelles. Toute ressemblance avec des situations ayant existé dans le passé serait-elle vraiment fortuite ?
Des textes il y en a beaucoup, de toutes sortes, difficile de voir des traits communs à tout ce qui est écrit, si ce n’est peut-être la longueur. Longueur nécessaire parfois, parce que beaucoup de choses changent, et qu’il devient important de faire un peu le tour, de tout réinterpréter. Mais aussi une longueur qui parfois ressemble un peu à la logorrhée d’une crise de panique, répéter tout ce qu’on entend sans pouvoir s’arrêter ni comprendre ce qui arrive. D’où notre choix ici de tenter quelque chose de plus simple, plus austère, et plus court. D’où cette analyse en trois points qui pourrait nous aider à nous orienter dans ce flot de textes, d’images, d’émotions, de paroles, mais à chacun de faire à sa manière.
Analyse visible également sur le blog : http://sortirdelanormale.hautetfort.com
Un peu partout il est question du savoir des gens, de ce que l’éducation populaire pourrait en faire. Cette analyse n’a qu’une ambition limitée, poser le problème d’une manière un peu différente,en le reliant au sens commun, cela peut être utile dans la pratique.Dans la situation actuelle, où il est demandé à tout le monde d’obéir aux experts, où le discours officiel est qu’être responsable signifie accepter ne rien savoir d’utile, la question est peut-être encore plus importante, ou du moins plus visible.
S’il est d’usage pour un chercheur de situer son analyse par rapport à son implication dans sa recherche, l’affirmation de sa militance ne va pas pour autant de soi. Effet d’une rigueur scientifique, la difficulté à se départir d’une certaine impartialité trouverait-elle quelque issue dans la pratique de l’histoire sauvage ?
Les livres se réclamant de l’histoire populaire se multiplient ces derniers temps. Extension du domaine de la recherche ou simple effet de mode, ils participent d’une préoccupation commune sans toutefois en partager une déclinaison unique. De quoi cette histoire populaire porterait-elle alors le nom ?
Le déterminisme social est un concept assez encombré de définitions peu satisfaisantes, d’images, d’opinions, de ressentis, de résultats d’enquêtes sociologiques plus ou moins pertinentes… et c’est peut-être ce qui en fait l’intérêt ici. C’est un concept flou mais, du point de vue de l’éducation populaire, dont le travail est notamment de se confronter à ces connaissances diffuses, il est un point de départ, une problématique pertinente. C’est à partir de cette problématique que nous tenterons d’appréhender les changements produits par l’intelligence artificielle lorsqu’elle s’applique au social.