La numérisation des services sociaux, comme du reste, se fait. Tantôt parce que ce serait plus efficace, tantôt parce que c’est moins cher. Ou alors parce que « si on la fait pas aujourd’hui il faudra bien la faire un jour », mais là on ne postpose pas... Bref la virtualisation est une affaire sérieuse, ce n’est pas avec des travailleurs sociaux, des infirmières ou des enseignants qu’elle sera discutée. D’ailleurs, qu’auraient ils à dire ? Il n’iraient pas dire que la numérisation des services sociaux développe un apartheid social, n’est-ce pas ?
En l’absence de régularisation, des membres du Collectif des Afghans Sans-Papiers sont régulièrement confrontés à un problème de logement. Répondre à ce besoin essentiel reste pour eux un souci permanent et dans leur recherche de stabilité les ressources mobilisées ont conduit à un déploiement nouveau pour leur organisation.
Mobilisé depuis 2013 par l’impératif de la protection internationale en Belgique, le Collectif des Afghans Sans-Papiers reste en recherche de dialogue avec les autorités du pays pour faire entendre sa cause. Si ses revendications et son répertoire d’actions ont évolué en s’affinant avec le temps, son histoire reste attachée à l’exigence élémentaire de dignité.
À l’occasion de la concertation animée par le CFS asbl et Ensemble Pour 1060 asbl par rapport à la réforme du décret de 2004 relatif à la Cohésion sociale dans la Région de Bruxelles-Capitale, des acteurs associatifs de Saint-Gilles ont souhaité mener une réflexion de fond sur les évolutions du travail social en dehors de toute attente politique. Témoignage de la promptitude à la mobilisation dans le champ du social, cette initiative serait-elle plus particulièrement susceptible d’instiller quelque renouveau à la vie associative ?
Dans une analyse précédente j’ai présenté le sens commun comme la problématique centrale de l’éducation populaire, cette analyse-ci continue en quelque sorte la réflexion qui se poursuivra dans d’autres travaux. Je propose non pas un manuel ni un précis d’éducation populaire suivant ce principe, mais de regarder comment ça pourrait être utilisé, peut-être l’esquisse d’un programme de recherche à venir. Dans ce texte je tenterai d’analyser particulièrement une série « d’écueils » relatifs à la manière d’utiliser les savoirs populaires (la formulation est volontairement très ouverte à ce stade-ci). La liste n’est pas exhaustive, elle est essentiellement issue de mon expérience, d’autres pourront probablement la compléter.
Des textes il y en a beaucoup, de toutes sortes, difficile de voir des traits communs à tout ce qui est écrit, si ce n’est peut-être la longueur. Longueur nécessaire parfois, parce que beaucoup de choses changent, et qu’il devient important de faire un peu le tour, de tout réinterpréter. Mais aussi une longueur qui parfois ressemble un peu à la logorrhée d’une crise de panique, répéter tout ce qu’on entend sans pouvoir s’arrêter ni comprendre ce qui arrive. D’où notre choix ici de tenter quelque chose de plus simple, plus austère, et plus court. D’où cette analyse en trois points qui pourrait nous aider à nous orienter dans ce flot de textes, d’images, d’émotions, de paroles, mais à chacun de faire à sa manière.
Analyse visible également sur le blog : http://sortirdelanormale.hautetfort.com
Plusieurs questions d’actualité concernent les conditions de vie des personnes sans-papiers à l’ère du covid-19, pendant et même après le confinement, les sans-papiers resteront ils confinés à vie ? Cette question est l’objet de la campagne : « déconfinons les droits des sans-papiers ».
Pour protéger les plus vulnérables, il est urgent d’entamer une analyse sociale des populations menacées ou victimes de la pandémie de covid.19.
Les 100.000 sans-papiers, un des angles morts de la gestion du covid-19 en Belgique ? Qui sont les « sans-papiers » ? Ce mot n’est quasi jamais utilisé par les hommes et femmes politiques, ni par la presse. Les mots sont importants : on nous globalise au mieux comme « migrants », sinon comme « illégaux » ou « clandestins », donc présumés « coupables » ?
Peut-être qu’il s’agit d’aider les pauvres à être pris au sérieux, en purgeant leurs discours des fictions contre-productives pour leurs intérêts… Mais on peut aussi formuler l’hypothèse contraire : dans un certain mode de pouvoir, les histoires, les fictions, sont une affaire trop sérieuse, il est important de les maîtriser, pour maîtriser les gens. C’est cette hypothèse qu’on tentera de développer ici à partir d’un texte classique : les Contes de Perrault. Dans ce livre emblématique par la portée qu’il a eue et qu’il continue à avoir – car ces histoires, nous les connaissons tous – il est question de s’approprier du commun, en écrivant des histoires qui, jusque-là, étaient racontées oralement. Rien de définitif dans notre travail, le soupçon qu’il y a quelque chose à prendre en compte. Car, si la question n’est pas neuve, elle prend aujourd’hui une importance singulière étant donné le nombre de dispositifs destinés à profiler les clients, les usagers, les citoyens, et l’importance que ces dispositifs ont acquise.