Peut-être qu’il s’agit d’aider les pauvres à être pris au sérieux, en purgeant leurs discours des fictions contre-productives pour leurs intérêts… Mais on peut aussi formuler l’hypothèse contraire : dans un certain mode de pouvoir, les histoires, les fictions, sont une affaire trop sérieuse, il est important de les maîtriser, pour maîtriser les gens. C’est cette hypothèse qu’on tentera de développer ici à partir d’un texte classique : les Contes de Perrault. Dans ce livre emblématique par la portée qu’il a eue et qu’il continue à avoir – car ces histoires, nous les connaissons tous – il est question de s’approprier du commun, en écrivant des histoires qui, jusque-là, étaient racontées oralement. Rien de définitif dans notre travail, le soupçon qu’il y a quelque chose à prendre en compte. Car, si la question n’est pas neuve, elle prend aujourd’hui une importance singulière étant donné le nombre de dispositifs destinés à profiler les clients, les usagers, les citoyens, et l’importance que ces dispositifs ont acquise.
S’il est d’usage pour un chercheur de situer son analyse par rapport à son implication dans sa recherche, l’affirmation de sa militance ne va pas pour autant de soi. Effet d’une rigueur scientifique, la difficulté à se départir d’une certaine impartialité trouverait-elle quelque issue dans la pratique de l’histoire sauvage ?
Ce texte est le résultat d’une démarche de partage autour des expériences de cinq femmes à propos du concept de la famille. Nous nous sommes interrogées sur la fonction que recouvre la famille au sein de notre société, surtout concernant la question de l’atomisation sociale.
Un grand merci aux femmes qui ont participé avec enthousiasme à cette démarche réflexive.
Les livres se réclamant de l’histoire populaire se multiplient ces derniers temps. Extension du domaine de la recherche ou simple effet de mode, ils participent d’une préoccupation commune sans toutefois en partager une déclinaison unique. De quoi cette histoire populaire porterait-elle alors le nom ?
Le déterminisme social est un concept assez encombré de définitions peu satisfaisantes, d’images, d’opinions, de ressentis, de résultats d’enquêtes sociologiques plus ou moins pertinentes… et c’est peut-être ce qui en fait l’intérêt ici. C’est un concept flou mais, du point de vue de l’éducation populaire, dont le travail est notamment de se confronter à ces connaissances diffuses, il est un point de départ, une problématique pertinente. C’est à partir de cette problématique que nous tenterons d’appréhender les changements produits par l’intelligence artificielle lorsqu’elle s’applique au social.
Dans le cadre de sa ligne éditoriale et de son objet social « lutter contre le déterminisme socio-éducatif », le Collectif Formation Société a mis en place un dispositif de recherche participative visant à actualiser les concepts de déterminisme et de reproduction sociale, sur base des savoirs d’expérience des 1ers concernés, en vue de repréciser les combats à mener. Voir le projet complet ICI.
Etude des parcours familiaux et socio-éducatifs avec et par une douzaine de personnes bénéficiant d’aides du CPAS de Saint-Gilles et visant à leur « auteurisation ».
Dans le cadre de sa ligne éditoriale et de son objet social « lutter contre le déterminisme socio-éducatif », le Collectif Formation Société a mis en place un dispositif de recherche participative visant à actualiser les concepts de déterminisme et de reproduction sociale, sur base des savoirs d’expérience des 1ers concernés, en vue de repréciser les combats à mener. Voir le projet complet ICI.
Reprenant un concept de Jacques Ardoino souvent utilisé par Yvette Moulin, cette opération - qui prolonge l’expérience de formation à la recherche en éducation populaire (voir Christian Verrier, Former à la recherche en éducation populaire. Une voie coopérative d’émancipation avec, par et pour le peuple, Chronique sociale, Lyon, 2017) – vise à « l’auteurisation » (’’s’autoriser’’ et ’’devenir auteur’’) de publics vivant multiples dominations en les accompagnant de situations d’assujettissement à la capacité de faire d’eux des ’’auteurs-acteurs-trices de leur vie et de projets collectifs, autrement dit de passer d’une situation où ils sont « sujets à l’itinérance » à celle où ils deviennent – ou redeviennent - « sujets de leur intinéraire » (Christian Maurel, Education populaire et puissance d’agir. Les processus culturels de l’émancipation, L’Harmattan, Paris, 2010). Ainsi, l’auteurisation est à entendre « comme le fait de l’auteur, de celui qui crée, de celui qui réussit à se situer lui-même comme étant à l’origine, à la source de son propre devenir » (J. Ardoino, 1992).
« Violences faites aux femmes : pour une société sécurisante, pas sécuritaire » : ainsi était intitulée une carte blanche publiée dans La Libre en mai 2019. Une occasion pour s’interroger sur l’articulation entre violences faites aux femmes et dispositifs sécuritaires, et pour proposer une interprétation du concept de sécurité d’un point de vue féministe.
S’il est d’usage pour un chercheur de développer une réflexion sur son implication dans sa recherche, l’expression de sa subjectivité ne va pas pour autant de soi. Effet d’une distanciation scientifique, la difficulté à se départir d’une certaine retenue trouverait-elle quelque issue dans la pratique de l’ego-histoire ?
En lisant un livre remarquable sur l’histoire du travail social (La police des familles de Jacques Donzelot), nous avons été interpellés par quelques éléments sur la place attribuée aux femmes dans le travail social naissant. Dans ce texte, on exposera quelques éléments de ce discours, qui font écho à beaucoup de pratiques encore d’actualité. Nous nous proposons de les investiguer dans la suite de notre travail, dont ce texte représente la première étape.