Les interprétations de la crise parlent en général d’étranges et lointains mécanismes financiers ; d’ineffables intentions d’opérateurs obscurs qu’il faudrait rassurer. Ils placent ainsi les problèmes dans un terrain sur lequel nul d’entre nous n’a prise. L’analyse de Pierre Larrouturrou a le mérite de placer les choses dans un terrain sur lequel on peut se battre.
Ce texte part d’une interpellation suscitée par un sketch de Frank Lepage : souvent l’esprit de sérieux, les conventions, la langue de bois prennent le pas dans les rencontres, alors on parle et on ne dit rien. Cette analyse tente de pointer quelques éléments proposés dans ce sketch et deux autres expériences semblables, et cherche à évoquer une piste, à partir de laquelle la discussion devient possible ?
Chaque changement dans notre vie privée ou notre travail, au niveau politique, artistique, ou même sportif semble désormais relever d’un changement « de paradigme » ; toutes les réformes découlent, paraît-il, de la nécessité de remplacer un paradigme précédent inefficace, ou de l’heureuse émergence d’un nouveau paradigme. Qu’est-ce que ce concept de paradigme au-delà de l’usage abusif qu’on en fait ?
Cette nouvelle étude de CFS et plusieurs autres analyses plus courtes, sont nées d’une rencontre et d’un mandat. Tout d’abord, la conférence et la rencontre personnelle avec Robert Castel, dans le cadre de l’Université populaire de Bruxelles, le 17 février 2011...
Le concept de précariat est très riche car il nous a permis de traverser un très grand nombre de réalités, de voir énormément de choses. Il serait intéressant maintenant de faire, en quelque sorte, le chemin inverse. De regarder les conclusions à tirer de ce regard. Cette démarche ne refermera en aucune manière la problématique ouverte par ce concept, au contraire, elle avancera en sa compagnie. En quelque sorte, nous en venons à nous poser la question toute simple : Qu’avons-nous appris en cheminant avec le concept de précarité ?
Une question revient régulièrement autour des problématiques du précariat:celle du lien social. En même temps, le rapport entre les deux est toujours assez flou. La rupture du lien social est-elle une conséquence de la précarité ? Au contraire est-elle une cause de la précarité ? Est-ce que le travail sur le lien social à des effets sur la précarité ? Ou alors,le lien social n’est-il qu’un luxe réservé aux non-précaires ?
Dans la foulée de la critique de « l’État-providence », l’idée d’un « État social actif » apparaît en Belgique autour des années 2000. Cette nouvelle conception du rôle de l’État, portée notamment par Frank Vandenbroucke, est devenue déterminante. C’est elle qui guide aujourd’hui le travail social, la gestion de pans entiers de notre société, y compris donc le traitement de la précarité, et l’action des associations. D’où l’utilité de revenir sur ce concept pour mieux comprendre un certain nombre de contradictions dans lesquelles l’associatif (sur)nage aujourd’hui.
Pendant très longtemps et jusqu’à la fin du XIXème siècle et la moitié du XXème siècle, l’entrée à l’université demeure socialement élitiste. Même si les effectifs d’entrée ont augmenté, leur assise sociale reste très bourgeoise. Les publics fréquentant l’université appartiennent aux classes sociales favorisées, l’autre partie de la population, le peuple, n’y accède pas. Malgré la tentative de démocratisation de l’enseignement supérieur, les inégalités sociales d’accès restent encore fortes...