En Belgique francophone, de plus en plus d’adultes, dont une part importante de travailleurs peu « qualifiés », s’inscrivent dans des démarches de reprises d’études. Jusqu’au milieu des années 2000, les conditions d’accès à l’enseignement supérieur se sont avérées un frein pour la plupart d’entre eux : ne possédant pas le diplôme du secondaire supérieur (CESS) , « sésame » pour entreprendre la grande majorité des études supérieures universitaires ou non universitaires , ils auraient dû suivre des cursus de plus de 5 à 6 ans jalonnés d’examens de sélection ou passer les épreuves de jurys centraux dont le taux d’échec étaient particulièrement élevés, perspective amenant les potentiels candidats à la reprise d’études à renoncer a priori à leur projet. Ceux d’entre eux qui, malgré tout se lançaient dans la démarche, étaient en majorité confrontés à l’échec face à l’impraticabilité des épreuves.
Pendant très longtemps et jusqu’à la fin du XIXème siècle et la moitié du XXème siècle, l’entrée à l’université demeure socialement élitiste. Même si les effectifs d’entrée ont augmenté, leur assise sociale reste très bourgeoise. Les publics fréquentant l’université appartiennent aux classes sociales favorisées, l’autre partie de la population, le peuple, n’y accède pas. Malgré la tentative de démocratisation de l’enseignement supérieur, les inégalités sociales d’accès restent encore fortes...