Bradley/Chelsea Manning s’est fait mondialement connaître suite à la divulgation, sur WikiLeaks en 2010, de plus de 700.000 documents américains classifiés ou sensibles. Ces documents révèlent des faits constitutifs de crimes de guerre et d’infractions graves aux droits de l’homme et au droit international. Entre le secret d’Etat et l’intérêt général, quelle mise en balance des intérêts est possible et quelle légitimité peut porter le geste de Manning.
Les lanceurs d’alerte qui se succèdent depuis le début de notre décennie ont réactivé la question de l’intérêt général et de sa redéfinition. Ce faisant, ils interrogent nos méthodes de lutte et nous alertent sur nos libertés en danger. Cette analyse s’inscrit au départ d’une série de recherches lancées par le CFS sur les défis des lanceurs d’alerte à la démocratie et les enjeux du secret et de la transparence.
La Guerre civile espagnole n’a pas fini de diviser. Au regard d’une mémoire des vainqueurs outrageusement célébrée du temps de la dictature, la mémoire des vaincus a été démesurément empêchée lors du rétablissement de la démocratie. Un déséquilibre rémanent qui mènera enfin un juge à en appeler au sens même de la justice.
L’arrivée massive d’Espagnols en Belgique suite à l’accord de main-d’œuvre conclu en 1956 avec le gouvernement de Franco questionne la distinction entre exil politique et émigration économique. Cette analyse se propose d’en aborder quelques enjeux historiques.
Dans les années 60, les Espagnols composent un tiers des habitants du quartier populaire des Marolles. À cette forte présence va répondre, en 1964, la création d’Hispano Belga. Cette analyse se propose d’examiner les configurations partenariales ayant permis à cette association de déployer son action.
Entre dominant et dominé, n’existe-t-il pas de tierce position ? Doit-on vraiment être soit l’un, soit l’autre ? Peut-on encore, si l’on se retrouve dominant, parce qu’homme, parce que blanc, parce que salarié, prendre part légitimement à une lutte dénonçant les dominations ?
En novembre 2014, le Collectif Formation Société (CFS asbl) initiait un cycle de formation à la recherche en éducation permanente/populaire (FREP). Dans ce cadre, la formation est un contexte dans lequel chacun adopte une position d’apprenti-chercheur, avec l’objectif de coconstruire de nouveaux savoirs. Après huit mois de travail, nous pouvons déjà synthétiser, dans les grandes lignes, ce que seraient les spécificités d’une recherche en éducation populaire développée dans une optique coopérative.
L’éducation populaire a toujours été ambivalente : éduquer à la culture des bourgeois, transmettre les valeurs et les bonnes manières de la bourgeoisie, ou s’éduquer à une culture populaire ? Le cinéma tout autant : il est un outil essentiel dans l’éducation du peuple à la culture bourgeoise. Il a transmis la valeur essentielle de la bourgeoisie : la représentation.
Cette question de recherche est une sorte d’essai de prospective éducative, ou encore un début de recherche-réflexion-proposition, à poursuivre et améliorer. Spéculation il y a naturellement, mais qui s’appuie sur de la réalité observée, à la fois du monde comme il va et de la formation bruxelloise à la recherche en EP que nous vivons. De façon inductive, et m’inspirant d’un peu de futurologie compréhensive, j’essaie de construire l’idéal-type d’une nouveauté en EP, qui pourrait aussi être utile à d’autres espaces du social en mouvement.
Initialement, l’objet de mon analyse devait porter sur la question du lien entre pouvoir et écriture. Pour faire vite, mon hypothèse était que l’écriture était un instrument du pouvoir... mais également de pouvoir, et qu’ainsi il s’agissait de maîtriser au mieux cet instrument afin de lutter contre le pouvoir des dominants à armes égales. C’est ainsi que j’en venais à questionner certaines pratiques de l’alphabétisation, notamment les ateliers d’écriture.