Dans des régimes plus autoritaires, le problème se pose autrement, mais là où le consensus, la concertation, la participation, l’écoute... sont omniprésents, bref là où l’on privilégie la parole, tout peut être dit, proposé, critiqué, débattu… mais il semblerait aussi, en fin de compte, que tout prenne une forme néolibérale. On peut multiplier les exemples, au-delà de la simple nostalgie et de la sensation discutable que « c’était mieux avant… » ; il semblerait de plus en plus souvent, et de plus en plus rapidement, que des pratiques, des propositions en tout genre, soient renversées, se retournent facilement pour devenir des outils du pouvoir.
La démarche de recherche en éducation populaire est souvent confrontée à une difficulté : comment appréhender le discours de pouvoir et ses effets ? En effet, il semble indispensable de s’y confronter pour identifier sinon les possibilités de transformation sociale, au moins les outils permettant de « faire prise » face à ce discours. Or nous sommes généralement amenés à croire que le discours de pouvoir est autosuffisant, qu’il a en lui-même une puissance « magique », qu’il « fait des choses avec les mots », pour reprendre la formule d’Austin . Nous en venons à nous méfier du vocabulaire, à porter notre attention sur la manière de dire, persuadés qu’elle amène forcément une manière de faire : il faudrait cesser d’utiliser « utilité », « capital », « potentiel », « gouvernement », « gestion ». Or toute la magie du discours de pouvoir est de recycler sans cesse les mots et les concepts qu’ils désignent, d’en faire dévier la signification… Sans qu’il n’existe de limite à la récupération.
Le travail social a désormais un objectif et un seul ; l’avancée de cet objectif date des années 1980, mais il s’est consolidé et devenu universel à partir des années 1990 : mettre les gens au travail. Pour y arriver, toujours la même approche : rendre employable. C’est la seule façon « sérieuse » de s’occuper de la société.
Comment conduire une recherche en éducation populaire/éducation permanente ? La construction de la question initiale. C’était la question initiale, conçue comme une (relative) inconnue à travailler en séminaire, de manière coopérative, à travers le dispositif de la F.R.E.P., porté par le Collectif Formation Société.
Cette analyse constitue le premier volet d’ une série d’ analyses du Collectif formation société consacrées à la question des biens communs et du commun, qui résultent d’ échanges lors de séances de formation de travailleurs dans le secteur de l’ alphabétisation (Lire & Ecrire) et du travail de l’ Université populaire de Bruxelles sur l’ouvrage Commun , de Pierre Dardot & Christian Laval, publié en 2014 par La Découverte.
Le cinéma a créé plusieurs figures de fou, qui nous amènent dans différents modes de délire, différentes manières de se mettre à délirer notre époque. Nous proposons ici de regarder le monde du point de vue de trois de ces figures : celle du génie du mal, celle du fou prophète capable de voir la réalité derrière les apparences, celle du fou marginal.
Ce texte est un simple clin d’œil, la lecture du texte de Marx a généré quelques images chez le lecteur. Mais peut-être que ces images actuelles, provoquées par un texte aussi ancien, ne sont pas sans intérêt. Il ne s’agit pas d’affirmer que : « Marx l’avais déjà dit... » avec un air d’autorité. Mais de regarder d’un œil un peu critique certains personnages persistants dans le travail social.
Dans le domaine social, les axes dominants de travail sont : la cohésion sociale, l’intégration, l’inclusion, l’autonomisation, la responsabilisation. Marx ne cessait de critiquer ces démarches qui « ne voient dans la misère que la misère, sans y voir le côté révolutionnaire, subversif, qui renversera l’ordre ancien ».
La lutte des classes est un concept mille fois cité. On le rattache toujours à Marx, bien qu’on n’en donne finalement souvent une lecture affaiblie et déformée. Que signifie ce concept ? Comment et dans quelle mesure peut-il nous être utile aujourd’hui ?
Est-ce que la philosophie apporte des questions aux problèmes de l’éducation populaire ? Et tout d’abord, quels sont les problèmes de l’éducation populaire ? Après les meurtres de Charlie Hebdo, cette question méritait une discution plus approfondie.