Ce texte part d’une interpellation suscitée par un sketch de Frank Lepage : souvent l’esprit de sérieux, les conventions, la langue de bois prennent le pas dans les rencontres, alors on parle et on ne dit rien. Cette analyse tente de pointer quelques éléments proposés dans ce sketch et deux autres expériences semblables, et cherche à évoquer une piste, à partir de laquelle la discussion devient possible ?
Chaque changement dans notre vie privée ou notre travail, au niveau politique, artistique, ou même sportif semble désormais relever d’un changement « de paradigme » ; toutes les réformes découlent, paraît-il, de la nécessité de remplacer un paradigme précédent inefficace, ou de l’heureuse émergence d’un nouveau paradigme. Qu’est-ce que ce concept de paradigme au-delà de l’usage abusif qu’on en fait ?
L’impuissance est probablement le sentiment le plus partagé à notre époque. On voit mille et une raisons d’agir... sans savoir comment avoir prise sur le monde...
On sait, par exemple, que le dérèglement climatique est un problème. Mais on ne sait concrètement que faire. D’une certaine manière, la plus fine caractéristique de cette impuissance est justement cela : on ne sait où ça se passe, les problèmes sont déterritorialisés. D’où cette question : comment chacun d’entre nous peut retrouver une puissance d’agir ? Tentons de répondre à cette question qui traverse actuellement le champ de l’éducation populaire, notamment à partir des travaux des travaux de Miguel Benasayag.
Notre rapport aux médias est ambigu : à la fois, ils relèvent du divertissement et en même temps ils influencent ou relatent la moindre action à entreprendre. De la fête de quartier à la plus petite des réunions politiques ou activité culturelle, aujourd’hui tout se doit d’être relayé par la presse…pour « exister ».
Les médias agiraient tels des miroirs de nos incapacités ? En effet, nous leur rejetons également la responsabilité de nos échecs : si l’écologie fait du sur place, c’est parce qu’ils n’en parlent pas comme il faut, tout comme la violence à l’école ou l’obésité ; si la morale recule, c’est aussi la faute aux médias. Si le lien social se détisse, c’est parce qu’ils nous accaparent, nous éloignant d’autrui. Et parallèlement, les médias dénoncent, nous enjoignant à plus de lien social. Les médias constitueraient-ils le lieu privilégié d’expression de tous nos paradoxes contemporains ? Tentative de réponses.
Dans le cadre de notre travail sur la puissance d’agir, il nous semble important de nous arrêter sur les mots. Certes, on a tendance à dire que « parler ou écrire ce n’est pas agir », mais faut-il toujours croire ce qu’on nous dit ? Ce texte propose donc un petit glossaire de quelques concepts centraux pour notre problématique autour de la puissance d’agir.