Cette analyse consacrée à l’associatif progressiste* turc constitue le premier volet d’un diptyque consacré au mouvement associatif turc à Bruxelles, de ses origines à la création de la Région bruxelloise (1989). Cette première analyse vise à mettre en évidence la genèse et l’évolution d’un associatif immigrant qui, à travers son ancrage précoce dans les réseaux du mouvement ouvrier belge et ses philosophies d’action, est devenu au fil du temps une composante à part entière du tissu associatif bruxellois et des dispositifs d’éducation permanente et d’insertion socioprofessionnelle.
Saint-Gilles compte dans sa population actuelle près de la moitié de personnes de nationalité étrangère. Historiquement marquée par l’immigration, la commune se caractérise également par la densité d’un tissu associatif. En quoi les dispositifs d’accueil initiés par les associations ont-ils constitué un laboratoire d’insertion des immigrés dans la société et quels impacts ont-ils eu sur les politiques publiques mises en place par les autorités ?
Dans le contexte de la division de la société en classes sociales, la classe dominante a élaboré, parfois de manière volontaire, parfois « naturellement », des moyens pour asseoir sa domination et assurer la légitimation de celle-ci, notamment par le biais de l’éducation. Celle-ci va former une écrasante majorité de la population à la docilité. De plus, elle va renouveler les cadres, experts et dirigeants de la société qui eux-mêmes auront un rôle à jouer dans la mise en place d’une discipline.
La récession économique et le chômage qui traversent les années 70 et 80 imposent à l’action associative de répondre à de nouveaux enjeux. Dans une telle conjoncture, de quelle manière une association comme le CASI-UO va-t-elle infléchir son intervention en faveur des immigrés et finalement contribuer à l’émergence du secteur de l’insertion socioprofessionnelle ?
Convaincues de la nécessité de travailler à l’insertion des immigrés dans la société belge, des associations comme le CASI-UO puis le CBAI vont entreprendre de former des cadres dans les rangs de l’immigration. Communautaire dans un premier temps, interculturel dans un second, comment ce chantier a-t-il été mis en œuvre pour parvenir à s’imposer aux pouvoirs publics comme un moyen de penser l’intégration ?
Le Collectif Formation Société (CFS) s’est donné pour objectif il y a près de 30 ans de lutter contre le déterminisme social en œuvrant à l’insertion des adultes marginalisés avec pour idée directrice le projet politique d’une université ouverte. Cette analyse se propose d’en explorer la gestation en examinant comment des aspirations individuelles d’émancipation ont convergé vers un dispositif collectif de formation.