Trois points de vue sur le précariat (1) : le point de vue de militants syndicaux
Le premier « point de vue » sur le précariat est consacré au syndicalisme. Dans le cadre de notre travail sur le précariat, les syndicalistes de terrain constituent une source privilégiée. Ce niveau est en quelque sorte à la charnière entre les analyses théoriques et les témoignages. En effet, les syndicalistes connaissent mieux que quiconque l’articulation entre la législation du travail et la réalité des travailleurs. Ce sont eux aussi qui tentent, souvent avec grande difficulté de contrer cette avancée fulgurante de la précarité. Cette analyse revient sur leurs constats, leurs luttes et leurs échecs, leurs pistes de travail.
« Une précarité permanente qui n’aurait plus rien d’exceptionnel ou de provisoire. On pourrait l’appeler « précariat » cette condition sous laquelle la précarité devient un registre propre à l’organisation du travail. »
Retour sur ce concept, proposé par le sociologue Robert Castel, à l’occasion de sa visite à l’Université populaire de Bruxelles. En quoi ce concept de « précariat » peut nous permettre de mieux comprendre notre réalité ? Est-il en phase avec le glissement vers l’État social actif ? Peut-il donner un sens nouveau
au travail social ?