L’arrivée massive d’Espagnols en Belgique suite à l’accord de main-d’œuvre conclu en 1956 avec le gouvernement de Franco questionne la distinction entre exil politique et émigration économique. Cette analyse se propose d’en aborder quelques enjeux historiques.
Dans les années 60, les Espagnols composent un tiers des habitants du quartier populaire des Marolles. À cette forte présence va répondre, en 1964, la création d’Hispano Belga. Cette analyse se propose d’examiner les configurations partenariales ayant permis à cette association de déployer son action.
Entre dominant et dominé, n’existe-t-il pas de tierce position ? Doit-on vraiment être soit l’un, soit l’autre ? Peut-on encore, si l’on se retrouve dominant, parce qu’homme, parce que blanc, parce que salarié, prendre part légitimement à une lutte dénonçant les dominations ?
En novembre 2014, le Collectif Formation Société (CFS asbl) initiait un cycle de formation à la recherche en éducation permanente/populaire (FREP). Dans ce cadre, la formation est un contexte dans lequel chacun adopte une position d’apprenti-chercheur, avec l’objectif de coconstruire de nouveaux savoirs. Après huit mois de travail, nous pouvons déjà synthétiser, dans les grandes lignes, ce que seraient les spécificités d’une recherche en éducation populaire développée dans une optique coopérative.
L’éducation populaire a toujours été ambivalente : éduquer à la culture des bourgeois, transmettre les valeurs et les bonnes manières de la bourgeoisie, ou s’éduquer à une culture populaire ? Le cinéma tout autant : il est un outil essentiel dans l’éducation du peuple à la culture bourgeoise. Il a transmis la valeur essentielle de la bourgeoisie : la représentation.
Cette question de recherche est une sorte d’essai de prospective éducative, ou encore un début de recherche-réflexion-proposition, à poursuivre et améliorer. Spéculation il y a naturellement, mais qui s’appuie sur de la réalité observée, à la fois du monde comme il va et de la formation bruxelloise à la recherche en EP que nous vivons. De façon inductive, et m’inspirant d’un peu de futurologie compréhensive, j’essaie de construire l’idéal-type d’une nouveauté en EP, qui pourrait aussi être utile à d’autres espaces du social en mouvement.
Initialement, l’objet de mon analyse devait porter sur la question du lien entre pouvoir et écriture. Pour faire vite, mon hypothèse était que l’écriture était un instrument du pouvoir... mais également de pouvoir, et qu’ainsi il s’agissait de maîtriser au mieux cet instrument afin de lutter contre le pouvoir des dominants à armes égales. C’est ainsi que j’en venais à questionner certaines pratiques de l’alphabétisation, notamment les ateliers d’écriture.
Cette contribution résulte d’une interrogation ancienne : de très nombreuses mesures sont adoptées par nos gouvernements, qui remettent en cause nos droits collectifs. Avant d’être adoptées et de produire leurs effets, ces dispositions ont été des idées portées par des courants politiques, des groupes d’intérêts ou des ’spécialistes’ écoutés (et appointés)... Comment se fait-il que ces dispositions et mesures ne font pratiquement l’objet d’aucun grand débat et ne suscitent que très peu de réactions ? Les citoyens concernés ne les découvrent que lorsqu’elles commencent à produire leurs effets, c’est-à-dire bien après leur adoption. Force est de constater que les pratiques de l’éducation permanente n’offrent que très peu d’outils pour endiguer l’offensive contre les droits collectifs des populations.
Nous vivons une période à la fois bouleversée et ouverte sur tous les possibles, si bien que nous ne savons pas par quel bout « attraper les choses » tant la pelote d’un monde globalisé échappe à tout modèle explicatif rassurant.
L’écrit est un outil de communication symbolique que l’on acquière grâce à des techniques répétitives, un préalable à toute production écrite de sens. Le plus souvent les exercices de type scolaire n’ont pas comme but premier d’exprimer, de "faire sortir" ce que l’on pense ou ce que l’on vit mais d’apprendre à respecter les symboles, les accords, la syntaxe... Bref d’abord écrire "comme il faut". L’écriture apparaît comme un processus de socialisation, un exercice de normalisation que beaucoup d’entre nous pour des raisons multiples ne pourront s’approprier parfaitement. Certains vont se retrouver gênés, handicapés, voire s’exclure eux-mêmes de ce mode de communication pourtant central dans nos sociétés modernes.