La télévision est… elle est ce qu’elle est. Et les conséquences de la télévision telle qu’elle est sont ce qu’elles sont. Tout cela a déjà été assez abordé pour que chacun ait son point de vue. On m’a posé une autre question : quelle télévision alors ? Je ne sais pas ce que doit être la télévision, et si elle disparaissait ce ne serait pas forcément un problème.
Aujourd’hui, on multiplie les démarches de « recherche action », « d’action recherche », de sociologie d’intervention, d’enquêtes de terrain, de groupes en situation, de recherche participative ou en coconstruction, de concertation, etc. Tous ces travaux poursuivent le même objectif : faire parler les gens d’eux-mêmes, de leur réalité.
La cellule et l’artefact représentent deux paradigmes différents. Dans le travail social, on les retrouve tous les deux. La première correspond à une vision plus classique du travail social tel qu’il se développe dans le courant du XIXème siècle. La deuxième correspond au travail social tel qu’il se met en place dans les 1990-2000, en Belgique on a appelé ce tournant « État social actif ». Présenter ces modèles de manière un peu théorique est une façon de prendre une distance critique, à condition de confronter ces analyses critiques théoriques à la réalité du terrain. La théorie seule, ou la théorie abordée comme une forme supérieure de savoir est problématique, mais abandonner la théorie l’est tout autant, parce que dans ce cas on suit aveuglement des paradigmes (des modèles) dont on ne fait pas la critique.
La récession économique et le chômage qui traversent les années 70 et 80 imposent à l’action associative de répondre à de nouveaux enjeux. Dans une telle conjoncture, de quelle manière une association comme le CASI-UO va-t-elle infléchir son intervention en faveur des immigrés et finalement contribuer à l’émergence du secteur de l’insertion socioprofessionnelle ?
Convaincues de la nécessité de travailler à l’insertion des immigrés dans la société belge, des associations comme le CASI-UO puis le CBAI vont entreprendre de former des cadres dans les rangs de l’immigration. Communautaire dans un premier temps, interculturel dans un second, comment ce chantier a-t-il été mis en œuvre pour parvenir à s’imposer aux pouvoirs publics comme un moyen de penser l’intégration ?
Le Collectif Formation Société (CFS) s’est donné pour objectif il y a près de 30 ans de lutter contre le déterminisme social en œuvrant à l’insertion des adultes marginalisés avec pour idée directrice le projet politique d’une université ouverte. Cette analyse se propose d’en explorer la gestation en examinant comment des aspirations individuelles d’émancipation ont convergé vers un dispositif collectif de formation.
La scolarité des enfants d’origine étrangère demeure plus que jamais un sujet politique sensible et un enjeu social majeur. Si elle a fortement évolué avec le temps, cette scolarité reste néanmoins encore marquée par une moindre réussite comparativement à l’ensemble de la population belge, comme en attestent des taux de retard et/ou d’échec scolaire plus élevés et une orientation préférentielle dans les filières de relégation de l’enseignement secondaire. Dès le début des années septante, dans la foulée de mai 68, partant du constat que les enfants des travailleurs migrants réussissaient moins bien leur scolarité que les nationaux, une poignée de pionniers, issus des mouvements de gauche, d’organisations immigrées et/ou du pilier chrétien, ont voulu répondre aux carences d’un système scolaire qu’ils percevaient, non sans raison, comme un appareil reproducteur des inégalités sociales.
Bien que l’immigration marocaine ait été, à l’origine, une immigration essentiellement masculine, elle débouche assez tôt sur un ancrage familial, encouragé en cela par la politique à vocation populationniste menée par l’Etat belge au cours des années 60. Cette promotion du regroupement familial fait de ce processus migratoire, ouvert par les besoins en main-d’œuvre de l’économie, un espace de vie en famille . Dès 1970, la population marocaine de Belgique (39.294 ressortissants) est composée à 38% de femmes. Sept ans plus tard, cette population féminine (36.546 sur 80.988 ressortissants marocains) atteint les 45%. Confrontées dans leur pays d’immigration à une triple discrimination de nationalité, de genre et de classe, un groupe de femmes marocaines établies à Bruxelles se crée, entre 1977 et 1986, au sein de l’Association des Femmes Marocaines (AFM), une association de fait qui constitue un espace d’échange, d’entraide et de lutte en faveur de l’amélioration du statut social, économique et juridique de la femme marocaine, tant en Belgique qu’au Maroc.
La question du rapport de l’islam à la laïcité est régulièrement posée de manière unilatérale, en considérant a priori que la laïcité constituerait un « rempart » à l’islamisation de nos sociétés occidentales. D’autres manières d’envisager leur articulation existent pourtant. Au cœur même de l’associatif immigré se sont développés des projets plaçant la laïcité au centre de leur action. Parmi celles-ci, les expériences du Centre Laïque d’Ascendance Musulmane (CLAM) et de l’asbl Dakira sont-elles susceptibles de proposer une vision alternative ? Créées à 20 ans de distance, leur confrontation permet-elle de dégager quelque éclaircissement sur les enjeux de la laïcité dans l’immigration ?
L’histoire sociale de l’immigration marocaine en Belgique est intimement liée à celle de l’immigration de travail des années 60 et 70. Suivant un recensement spécial de 1967, la Belgique compte, dès cette époque, quelque 13.301 ouvriers marocains (dont 406 femmes), occupés pour la plupart dans les industries métallurgiques, manufacturières, minières et de la construction. Ils atteignent 14.555 unités (dont 1.100 femmes) en 1970 et 16.963 unités (dont 1.910 femmes) en 1977. Cette évolution appelle inévitablement à s’interroger sur les rapports que le mon de du travail belge, et plus particulièrement les deux principales organisations syndicales du pays, la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) et la Fédération Générale du Travail de Belgique (FGTB), a noué avec la main-d’œuvre étrangère.