Depuis juin 2022 la Coordination sociale de Laeken organise des journées « Place à nos droits ». Des journées où des dizaines de travailleurs sociaux descendent dans la rue, concrètement sur la place Boockstael, travaillent ensemble sans rendez-vous et bien entendu en présentiel. Il s’agit à la fois d’un geste pratique : pour toute une série de raisons que nous allons développer dans le corps du texte, cela permet de mieux aider une partie du public. D’un geste revendicatif : s’opposer au tout numérique mais aussi à certaines pratiques présentielles tout aussi inefficaces, voire agressives envers les usagers. Et il s’agit tout autant d’une expérimentation, pour tenter d’amener le travail social vers d’autres logiques que celles de l’État social actif notamment.
L’objectif de ces analyses (celle-ci et d’autres à venir) n’est pas de proposer des fiches de lecture, ni même une bibliographie commentée. On parlera d’une série de livres non pas pour les résumer, les critiquer ou les évaluer, mais simplement pour reprendre deux ou trois problématiques qui nous semblent fécondes pour nos problèmes. Une lecture totalement située et loin de l’exhaustivité.
Dans le texte d’aujourd’hui : « Le champignon de la fin du monde », un livre d’Anna Tsing.
Le Bureau d’étude des sans-papiers relaie depuis 2018 les légitimes préoccupations et recommandations des personnes sans-papiers en Belgique. Il a notamment produit avec, pour et par des sans-papiers eux-mêmes un certain nombre de recherches, qui ont alimenté les orientations et actions de la Coordination des sans-papiers.
Libraire, éditeur, écrivain ou encore traducteur, François Maspero a exprimé à travers son activisme littéraire une empathie pour l’exil s’affirmant dans la condamnation de la dictature espagnole. Un soutien à l’opposition anti-franquiste prolongé par une stimulation patrimoniale comme tenants d’une indéfectible mobilisation.
L’action d’émancipation de jeunes italiens issus de l’immigration telle que menée par le CASI-UO dès le début des années 70 s’est axée pour partie sur un travail autour de la mémoire qui est vite muée en une arme politique à partir de laquelle ils pourront avoir une prise sur l’histoire et influer sur leur vie.
Remettant en question les représentations sur la place du phénomène migratoire dans la société belge, notamment au travers de la pratique du théâtre et du chant, cette action contribua à une patrimonialisation débordant bientôt la communauté italienne pour aller jusqu’à imprégner la célébration du devenir national.
Des souvenirs aujourd’hui conservés par Teresa Butera, une ancienne de l’UO devenue militante au CASI avant d’en assurer la direction, aux témoignages laissés au fil du temps par les fondateurs de l’association, de quelle manière le passé apparaît-il avoir été mobilisé aux fins de lutter contre les exclusions affectant les immigrés ?
D’une certaine manière un débat sur la numérisation est lancé, en tout cas en ce qui concerne les services publics. Du moins on ne compte plus les réunions dans ce domaine qui jusqu’à peu de temps ne mobilisait pas des ministres ni des directions. Cependant la question s’est posée surtout au niveau des travailleurs de terrain, c’est à ce niveau-là qu’elle a des effets, c’est là que les problèmes sont visibles : au niveau des infirmières, des travailleurs sociaux, du personnel à l’accueil, des bénévoles, de quelques militants... puis elle a fini par « remonter »...
La numérisation à l’hôpital est souvent présentée comme une forme de progrès, alliant sécurité, efficacité et rapidité. Mais l’ordinateur peut-il réellement rivaliser avec un·e infirmier·e expérimenté·e ? Est-il possible – et souhaitable – de rationaliser la souffrance d’un malade ? Qui paie le prix de cette informatisation à tout crin ? Pour quel temps (vraiment) gagné ?
Depuis une vingtaine d’années dans le travail social, mais à vrai dire c’est aussi valable dans tous les secteurs de la vie, penser ce que nous faisons se résume très massivement à une méthode : évaluer. C’est-à-dire comprendre ce que ça vaut… rapporter les actions sur une échelle quelconque...
Si n’importe quelle évaluation formelle dans le cadre de l’État social actif se veut à la fois objective et prescriptive, la digitalisation est un accroissement exponentiel de ces prétentions.
L’histoire populaire telle qu’elle s’écrit désormais ne manque jamais de se réclamer d’Howard Zinn. Et de fait, le zèle avec lequel il s’est employé à rendre au peuple une place centrale dans le déroulé des événements marquants des États-Unis a laissé une empreinte incontournable. Zoom sur les coulisses d’une œuvre devenue paradigmatique.