Quelques notes de travail... ce texte n’est pas un « avis » comme un autre, il est produit à partir d’expériences cumulées et de l’étrange expérimentation grandeur nature qu’est le confinement. Il ne s’agit pas d’une analyse « scientifique » de la situation, d’une part parce que ça ne s’est pas passé dans des conditions de laboratoire, d’autre part parce que le savoir qui a été mobilisé dans le travail social est un mélange d’expérience, d’invention, et de quelques éléments théoriques qui a permis de prendre en main beaucoup de situations difficiles sur le terrain. D’où la volonté, non pas de l’opposer au savoir formalisé, mais de l’intégrer dans la production d’un savoir pratique. L’objectif n’est pas de tirer les conclusions ou faire un bilan de ce qui s’est passé, mais d’explorer des pistes de travail, mettre en lumière des questions qui peuvent s’avérer utiles. Regarder surtout comment une action a été possible. Une dernière précision, il ne s’agit pas de chercher des héros à honorer, encore moins de traîtres à dénoncer. Rien d’aussi épique, la préoccupation est beaucoup plus pragmatique : profiter de l’expérience du travail pendant la crise de la Covid. Prendre quelques éléments, qui s’intègrent dans le travail réalisé par la Coordination sociale de Laeken, qui pourraient être intéressants pour la suite...
La numérisation des services sociaux, comme du reste, se fait. Tantôt parce que ce serait plus efficace, tantôt parce que c’est moins cher. Ou alors parce que « si on la fait pas aujourd’hui il faudra bien la faire un jour », mais là on ne postpose pas... Bref la virtualisation est une affaire sérieuse, ce n’est pas avec des travailleurs sociaux, des infirmières ou des enseignants qu’elle sera discutée. D’ailleurs, qu’auraient ils à dire ? Il n’iraient pas dire que la numérisation des services sociaux développe un apartheid social, n’est-ce pas ?
En l’absence de régularisation, des membres du Collectif des Afghans Sans-Papiers sont régulièrement confrontés à un problème de logement. Répondre à ce besoin essentiel reste pour eux un souci permanent et dans leur recherche de stabilité les ressources mobilisées ont conduit à un déploiement nouveau pour leur organisation.
Mobilisé depuis 2013 par l’impératif de la protection internationale en Belgique, le Collectif des Afghans Sans-Papiers reste en recherche de dialogue avec les autorités du pays pour faire entendre sa cause. Si ses revendications et son répertoire d’actions ont évolué en s’affinant avec le temps, son histoire reste attachée à l’exigence élémentaire de dignité.
À l’occasion de la concertation animée par le CFS asbl et Ensemble Pour 1060 asbl par rapport à la réforme du décret de 2004 relatif à la Cohésion sociale dans la Région de Bruxelles-Capitale, des acteurs associatifs de Saint-Gilles ont souhaité mener une réflexion de fond sur les évolutions du travail social en dehors de toute attente politique. Témoignage de la promptitude à la mobilisation dans le champ du social, cette initiative serait-elle plus particulièrement susceptible d’instiller quelque renouveau à la vie associative ?
Dans une analyse précédente j’ai présenté le sens commun comme la problématique centrale de l’éducation populaire, cette analyse-ci continue en quelque sorte la réflexion qui se poursuivra dans d’autres travaux. Je propose non pas un manuel ni un précis d’éducation populaire suivant ce principe, mais de regarder comment ça pourrait être utilisé, peut-être l’esquisse d’un programme de recherche à venir. Dans ce texte je tenterai d’analyser particulièrement une série « d’écueils » relatifs à la manière d’utiliser les savoirs populaires (la formulation est volontairement très ouverte à ce stade-ci). La liste n’est pas exhaustive, elle est essentiellement issue de mon expérience, d’autres pourront probablement la compléter.
Cette enquête a été réalisée avant la période de confinement liée au covid-19, et à l’interruption de la scolarité de tous les enfants. Elle révèle donc la situation « chronique » des enfants de sans- papiers, en lien avec leur scolarisation, hors situation de « crise ».
Dans le cadre de son Observatoire de la pandémie de covid-19 parmi les sans-papiers, un communiqué du Bureau d’étude analyse l’évolution de la situation des enfants de sans-papiers pendant et après le confinement (communiqué N°4, en conclusion de cette étude, validée par les porte-paroles de la Coordination des sans-papiers).
Des textes il y en a beaucoup, de toutes sortes, difficile de voir des traits communs à tout ce qui est écrit, si ce n’est peut-être la longueur. Longueur nécessaire parfois, parce que beaucoup de choses changent, et qu’il devient important de faire un peu le tour, de tout réinterpréter. Mais aussi une longueur qui parfois ressemble un peu à la logorrhée d’une crise de panique, répéter tout ce qu’on entend sans pouvoir s’arrêter ni comprendre ce qui arrive. D’où notre choix ici de tenter quelque chose de plus simple, plus austère, et plus court. D’où cette analyse en trois points qui pourrait nous aider à nous orienter dans ce flot de textes, d’images, d’émotions, de paroles, mais à chacun de faire à sa manière.
Analyse visible également sur le blog : http://sortirdelanormale.hautetfort.com
Un peu partout il est question du savoir des gens, de ce que l’éducation populaire pourrait en faire. Cette analyse n’a qu’une ambition limitée, poser le problème d’une manière un peu différente,en le reliant au sens commun, cela peut être utile dans la pratique.Dans la situation actuelle, où il est demandé à tout le monde d’obéir aux experts, où le discours officiel est qu’être responsable signifie accepter ne rien savoir d’utile, la question est peut-être encore plus importante, ou du moins plus visible.
Plusieurs questions d’actualité concernent les conditions de vie des personnes sans-papiers à l’ère du covid-19, pendant et même après le confinement, les sans-papiers resteront ils confinés à vie ? Cette question est l’objet de la campagne : « déconfinons les droits des sans-papiers ».