Dans le cadre du cycle "Pour un numérique humain et critique" et de la campagne du GSARA, le collectif PUNCH (Pointculture, Action Cinéma Média Jeunes, Centre Librex, Cesep, Culture & Démocratie, La Concertation ASBL, PAC, La Revue Nouvelle et CFS-ep) vous propose 1 journée pour comprendre, parfois décortiquer ou même découvrir, comment le numérique modifie nos vies. Mais aussi proposer des pistes de travail pour que le numérique ne colonise pas nos vies.
Parmi les différents effets de la numérisation du social qui s’est accélérée autour des confinements liés au covid, un changement important s’opère dans ce qu’on pourrait appeler « la première ligne ».
Beaucoup de guichets ont été réduits ou simplement fermés. C’est ainsi que toute une série d’acteurs, EPN (espaces publics numériques), ateliers numériques, écrivains publics numériques, bénévoles en tout genre, etc. se sont retrouvés en première ligne du travail social. Ils sont, depuis, confrontés à un public qui ne peut plus s’occuper de ses démarches administratives : contacter la mutuelle, le CPAS, remplir sa fiche d’impôts, demander un document.
Cette numérisation a aussi un impact sur d’autres acteurs, notamment les assistants sociaux, qui étaient déjà en première ligne, mais qui deviennent maintenant le point d’accès indispensable pour les services nouvellement digitalisés.
Gérer des boîtes mails, jongler avec des répondeurs téléphoniques (si… tapez 1, si … tapez 2…), tenter de joindre un interlocuteur, remplir des questionnaires automatiques qui se bloquent dès qu’il manque une information… Cet aspect qui constitue pourtant le quotidien de la digitalisation n’est jamais évalué ni pris en compte. Aucun responsable ne voit autre chose qu’un désagrément minime et passager. Peu d’actions vont au-delà du financement de l’achat d’ordinateurs.
À ce constat qui existe depuis plus d’un an s’ajoute un autre, bien plus intéressant : un peu partout sur le terrain, il est question d’initiatives pour reprendre la main. Actions, réflexions, revendications en tout genre foisonnent. Ce sont ces initiatives qui occuperont notre journée. Connaître ces initiatives souvent très locales, tirer les enseignements qu’elles offrent, les développer, fabriquer des liens entre elles.
Au programme
Le matin, nous voudrions aller le plus loin possible dans la compréhension de ce qui nous arrive. Regarder dans différents secteurs comment les choses se sont passées. C’est d’autant plus important qu’elles se sont passées, en général, dans l’urgence, sans qu’aucune question ne soit posée. Tenter, à partir des situations présentées, de dégager les mécanismes de cette numérisation, les arguments, les acteurs, les temporalités, les agencements avec les politiques (notamment celles liées à l’Etat social actif).
Mais surtout donner la parole à une dizaine d’expériences en cours qui s’attachent à avoir leur mot à dire dans la numérisation. À la fois poser des limites, des services, des activités, des démarches accessibles non numérisables. Mais aussi, là où la numérisation nous semble intéressante, regarder de quelle numérisation il s’agit, participer à son élaboration, ne pas la laisser aux informaticiens et aux DRH.
L’ après-midi, nous aimerions rédiger quelques pistes de travail. Formuler le problème, qui est loin de se résumer à un manque d’ordinateurs. Proposer des pistes d’action, des lieux, des moments, des domaines… non numérisables. Imaginer aussi d’autres manières de numériser. Travailler un plaidoyer, mais aussi des actions sur le terrain, avec les gens.
Une deuxième journée est prévue en septembre pour continuer le travail.
Où ? Au CFS-ep asbl rue de la Victoire 26, 1060 Saint-Gilles
Prix ? La formation est gratuite (pause café et lunch inclus)