Avec le retour en février 1967 à une application stricte de l’arrêté royal du 31 mars 1936, les autorités belges ne régularisent plus que dans des cas exceptionnels la situation des travailleurs extracommunautaires entrés en Belgique sans être munis au préalable d’un permis de travail. Poursuivie durant la période de haute conjoncture 1968-1971 par Louis Major, un ministre de l’Emploi et du Travail particulièrement rétif à l’immigration de main-d’œuvre, cette politique débouche inévitablement sur le développement d’une main-d’œuvre clandestine, entrée sur le territoire au bénéfice d’une exemption du visa d’entrée touristique et embauchée sur place par des employeurs peu ou pas regardants. Elle laisse à son successeur, Ernest Glinne, peu suspect de sentiment anti-immigré, la lourde tâche de résoudre un problème devenu pratiquement inextricable.