Vous êtes animateur, formateur, éducateur, acteur associatif…
Vous souhaitez prendre un temps d’arrêt pour penser/re-penser l’autre… cet autre qui constitue nos publics, qui est d’ici ou d’ailleurs, qui nous ressemble ou nous inquiète, qui nous trouble ou nous surprend…
Vous souhaitez également sensibiliser vos publics au fonctionnement des images et récits ?
CFS propose une formation qui vous invite à une analyse critique de l’élaboration de la figure de l’étranger à l’appui d’une étude du colonialisme et de ses héritages.
Le colonialisme s’appuie sur une imagerie fantasmatique qu’il contribue à générer : ensemble de poncifs et de constructions installant la perception du Noir, de l’Arabe, de l’Asiatique…. Ces « races » qui deviendront plus tard des « cultures », des « ethnies » dessinent leur présence à l’appui de représentations, de récits, d’objets , d’artefacts…
La formation se propose d’analyser la fabrication de ces clichés (au sens propre comme au sens figuré…) à travers des cas d’école picturaux, photographiques (missions ethnographiques et reportages de presse) et cinématographiques (Spielberg, Cameron…). Pour déconstruire ces représentations, on s’appuiera notamment sur les travaux des figures de proue du post-colonialisme (Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edward Saïd…).
Mais aussi sur de nombreuses propositions artistiques qui, actuellement, mettent à mal l’héritage colonial et éclairent à quel point celui-ci continue de nous imprégner… Où l’on croisera Mathieu Kleyebe Abonnenc, Herman Asselberghs, Kader Attia, Sven Augustijnen, Abdellatif Kechiche, Vincent Meessen…
Objectifs
- Identifier les racines économiques et politiques qui conditionnent les représentations, les poncifs, les clichés et leur mise en image.
- Comprendre le fonctionnement des images et récits, leur contenu idéologique et politique.
- Approcher les formes critiques contemporaines.
- Approcher les penseurs et militants du post-colonialisme.
Contenus
- Analyse critique de la constitution des représentations de la figure de l’étranger à travers différents véhicules : culturels (peinture, littérature, cinéma, bandes dessinées…), médiatiques (publicité, presse…) et, dans une moindre mesure, didactiques (les manuels scolaires).
- Deux étendues géographiques, deux « réservoirs à fantasmes » seront prioritairement abordés : l’Afrique et l’Orient (arabe ou arabisé). Et les deux figures qui en ressortent sont, sur « nos sols », « l’Arabe » et « le Noir ».
- En porte-à-faux, découverte et étude des « contre-représentations » et des critiques de l’image coloniale élaborées en art contemporain (Vincent Meessen, Effi et Amir, Herman van Asselberghs…) et au cinéma (Ousmane Sembene, Abdellatif kechiche…).
- Découverte de la pensée postcoloniale à partir de textes de Frantz Fanon (Peau noire et masques blancs/ Les damnés de la terre..) et d’Edward Said (Culture et impérialisme, L’Orientalisme)
Méthodologie
Approche inductive et participative, à partir d’œuvres diverses : cinéma (Amistad de Steven Spielberg, Avatar de James Cameron…), images et articles de presse, images publicitaires et humanitaires… qui seront examinées et analysées à la lumière de textes polémiques et d’œuvres contemporaines.
Intervenant
Laurent Courtens est historien de l’art, critique d’art, commissaire d’expositions et programmateur à l’ISELP, l’Institut supérieur pour l’étude du langage plastique.
Infos pratiques
Où ? à CFS asbl, Rue de la Victoire 26, 1060 Saint-Gilles
Prix ? 150 €* (documents pédagogiques, pauses-café et lunch du midi inclus)
Pour s’inscrire ? Compléter le formulaire d’inscription en ligne
(CODE : Fabrique_2017)
* Le prix ne doit pas être un obstacle à l’inscription
Photo : La Rabbia de Pier Paolo Pasolini (1963)