L’asile, principe constitutionnel de la Belgique, soulève régulièrement des débats d’autant plus passionnés que les sensibilités politiques sont confrontées à une actualité internationale tumultueuse. Limité par un cadre réglementaire qui conserve sa part d’arbitraire, l’accueil des réfugiés relève à plus forte raison de la volonté des autorités. Dans le déroulé de son histoire, le pays a de la sorte connu des épisodes plaçant l’hospitalité sous l’empire de la défiance à l’endroit de certaines populations. Tel fut le cas, il y a un siècle et demi, pour les Français ayant participé à la Commune de Paris dont la perception menaçante excita une réaction sécuritaire. Repérer en quoi la perspective de voir des communards entrer sur le territoire belge était susceptible d’ébranler l’État, appréhender au-delà des mesures décidées pour y parer les représentations à l’œuvre dans ces choix, revient à interroger une posture du pouvoir dont l’inscription dans un moment en particulier n’étouffe en rien les résonances dans la durée.