Nous vous proposons 1 journée de formation autour des violences faites aux femmes. Partager des outils concrets pour se défendre théoriquement et pratiquement face à la violence.
Analyser les combats, les actes, les processus artistiques et philosophiques des luttes féministes !
Au programme :
Creuser des outils théoriques pour une critique de la violence et du militarisme/ faire une mise en lien entre violence militaire, coloniale et conquête du corps des femmes, de la violence domestique, du viol ou/et du harcèlement comme instrument de torture ;
Penser ensemble des outils (artistiques, philosophiques et juridiques) pour des processus de création joyeuse d’auto défense pour les femmes ;
Voir comment construire des complicités avec les hommes lors de ces processus ;
Donner des outils pour comprendre la construction sociale de la masculinité et de l’oppression des femmes. Comment « un enfant innocent » se transforme en un homme violent ? Quels sont les mécanismes de construction mis en place ?
Analyser comment des personnes lamda subissant des violences peuvent à leur tour devenir des tortionnaires. Il s’agira également d’analyser les stratégies de violence faite aux femmes comme nouveau fascisme en marche, comme dispositif de pouvoir et comme remise au pas de celles qui auraient des velléités émancipatrices ;
Affirmer que la lutte anti-fasciste passe par la lutte féministe ;
Mener une analyse transversale de la violence physique, sexuelle, émotionnelle, économique, idéelle à travers les rapports de genre, de classe sociale et de race.
Méthodologie
Approche active et participative : la formation proposera une alternance d’apports théoriques, de discussions collectives, de partages de ressources et de savoirs d’expériences.
Formatrice
Pinar Selek est née à Istanbul. Elle est féministe, antimilitariste, sociologue, écrivaine et militante. Elle a construit sa pensée et sa vie auprès des femmes, des exclu-es, des prostituées.
En 1995, elle cofonde l’Atelier des Artistes de Rue, dont elle sera la coordinatrice et auquel participent des personnes sans domicile fixe, des enfants, des tziganes, des étudiants, des femmes au foyer, des travesti-es, des transexuel-les, des prostitué-es...
Elle est arrêtée, en juillet 1998, par la police d’Istanbul et sera torturée... Elle résiste et est alors accusée d’avoir déposée une bombe au marché aux épices d’Istanbul. C’est le début d’un acharnement politico-judiciaire qui est aujourd’hui dans sa dix-septième année. Elle passera deux ans et demi en prison.
Elle sera finalement libérée, en décembre 2000, et mettra à profit sa notoriété pour organiser plusieurs « Rencontres des femmes pour la paix ».
Elle fondera également avec d’autres féministes l’association Amargi qui s’engage dans les mobilisations contre les violences faites aux femmes, pour la paix et contre toutes les dominations et qui ouvre la première librairie féministe au centre d’Istanbul. Plus tard, une revue féministe du même nom sera créée.
A quatre reprises, elle sera acquittée, mais la Cour de cassation continuera de s’acharner...
Pinar Selek participera à des manifestations antimilitaristes et continuera d’ écrire contre le militarisme, le nationalisme, l’hétérosexisme, le capitalisme, et toutes les formes de domination.
En exil depuis 2008, Pinar Selek vit en France. Mettant en pratique ses analyses sur la nécessité de la convergence des luttes face à l’intersectionnalité des systèmes de domination, elle continue d’écrire et de participer à de nombreuses rencontres un peu partout en France et en Europe...
Quatre de ses livres ont été publié en français, « Loin de chez moi… mais jusqu’où ? » aux éditions iXe en mars 2012, « La maison du Bosphore », son premier roman, aux éditions Liana Lévi en avril 2013, « Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante . Devenir homme en rampant », aux éditions l’Harmathan en février 2014 et « Parce qu’ils sont arméniens », aux éditions Liana Lévi en février 2015.
Elle mène actuellement plusieurs recherches et elle enseigne les sciences politiques à l’Université de Sophiantipolis-Nice. Elle continue son engagement à distance par l’intermédiaire de la revue féministe Amargi et en intervenant dans des rencontres grâce aux nouvelles technologies de communication.
Le mouvement féministe représente pour elle une dissidence dont le projet va bien au delà d’une lutte pour l’égalité. Pinar Selek s’inscrit dans les luttes locales et internationales contre toutes les formes de domination en espérant contribuer à réinventer la politique malgré la violence extrême et voir un jour un monde de paix et de justice, pour toutes et tous.
Condamnée en 2017, elle risque aujourd’hui la réclusion criminelle à perpétuité en Turquie.
Infos pratiques
Où ? à CFS asbl, Rue de la Victoire 26, 1060 Saint-Gilles
Prix ? 50 €* (documents pédagogiques, pause café et lunch du midi inclus)
Pour s’inscrire ? Compléter le formulaire d’inscription en ligne (CODE : feministes_2019)
* Le prix ne doit pas être un obstacle à l’inscription, contactez-nous !